«La vie ressemble à une longue course à obstacles, mais le principal obstacle, c’est soi-même.».
Se regarder, se questionner, faire face à soi-même est certainement l’étape indispensable à tout changement. Pour changer la trajectoire de sa vie, il faut d’abord se prendre en main. Hind, une jeune femme de 27 ans, en a fait l’expérience.
Dernier enfant d’une famille marocaine traditionnelle composée des parents et de trois filles, Hind a vécu une suite d’évènements qui l’ont plongée dans la dépendance et conduite en prison. Aujourd’hui, son sourire, son énergie et son ouverture d’esprit font d’elle, auprès de ses collègues de travail, une personne attachante qui a tourné la page et qui s’engage dans un nouveau projet de vie. Elle nous livre son témoignage.
Toucher le fond
Dans mon enfance, j’ai vécu autant dans l’amour que dans la violence, car pour mes parents il était tout à fait normal de frapper son enfant pour le corriger. J’ai donc grandi avec beaucoup de colère qui se reflétait dans mon agressivité, mon impulsivité, ma tristesse et mes sautes d’humeur. Mais cela n’enlève aucunement le fait que mes parents m’aimaient et m’ont toujours soutenue, c’est une question de culture.
J’ai eu un long parcours accidenté où se reconnaîtront peut-être quelques personnes. J’ai commencé à consommer du cannabis dès l’âge de 12-13ans. J’ai été longtemps dans des problèmes d’alcool et de cannabis qui m’ont poussé à agir contre mes valeurs. J’avais beaucoup de difficultés relationnelles sur le plan social et sur le plan professionnel. Je quittais rapidement les emplois que j’occupais, parfois c’était les employeurs qui me montraient la porte de sortie. Cela a fini par affaiblir ma confiance et ma motivation.
Je commençais à perdre mes aptitudes personnelles et professionnelles et à subir les lourdes conséquences de mes mauvais choix. La colère et le désespoir prenaient de plus en plus place dans ma vie pour me conduire finalement en prison où j’ai passé 14 mois. C’est là que j’ai pris conscience de la gravité de mon problème de consommation, j’avais touché le bas fond.
J’ai alors pris une décision importante : il faut que je prenne le contrôle de ma vie, qui ne sera plus jamais comme avant. Il me fallait d’abord régler mon problème de consommation. J’avais déjà gagné 14 mois d’abstinence. Même si j’avais la possibilité de consommer en prison, j’avais choisi de ne pas le faire. Je devais construire sur ce début.
Repartir à zéro
Mais cette prise de conscience m’a permis de réfléchir à mon parcours et à mes mauvais choix. J’ai alors pris une décision importante : il faut que je prenne le contrôle de ma vie, qui ne sera plus jamais comme avant. Il me fallait d’abord régler mon problème de consommation. J’avais déjà gagné 14 mois d’abstinence. Même si j’avais la possibilité de consommer en prison, j’avais choisi de ne pas le faire. Je devais construire sur ce début.
Mon objectif était de suivre une thérapie à ma sortie de prison pour soigner les blessures qui m’ont poussée à la consommation et pour acquérir les outils de mon nouveau combat.
Le 7 mars 2017, suite à ma libération conditionnelle, et sur le conseil de mon avocate carcérale, j’ai intégré le Centre de Portage au Lac Écho. Ce Programme de 6 mois m’a permis de me recentrer et de rencontrer la vraie Hind qui était détournée par le monde de la consommation.
Ce passage en thérapie était magique et enrichissant, mes valeurs ont été restaurées et j’avais regagné mon désir de vivre. J’avais enfin des buts et des projets, et l’un de mes projets étaient de réintégrer le marché du travail et accessoirement d’envisager un retour à l’école.
Gagner son pari
Ce passage en thérapie était magique et enrichissant : mes valeurs ont été restaurées et j’avais regagné mon désir de vivre. J’avais enfin des buts et des projets, et l’un de mes projets étaient de réintégrer le marché du travail et accessoirement d’envisager un retour à l’école. Pour ce faire, j’avais besoin d’encadrement et d’accompagnement professionnels.
Cette possibilité de bénéficier d’un accompagnement pour le retour sur le marché du travail est venue à moi jusqu’à Portage, le jour où un représentant de MIRE, Programme préparatoire à l’emploi, est venu présenter cette ressource. J’ai compris ce jour-là que MIRE me convenait parfaitement et répondait à mon besoin de réinsertion socioprofessionnelle. Aussitôt fini ma thérapie à Portage, je suis partie à la Maison de transition Thérèse Casgrain où je devais compléter ma sentence carcérale. En parallèle, j’ai intégré le Programme MIRE qui me permettait d’achever mon travail concernant ma confiance en moi et d’identifier mes compétences.
Grâce au support des intervenants qui offrent un bon encadrement quotidien et font preuve d’écoute, j’ai pu me transformer. L’équipe de travail est extraordinaire, les intervenants sont humains et leur niveau d’empathie est adéquat pour n’importe quelle clientèle.
J’ai alors découvert des compétences que j’ignorais et j’ai appris à améliorer mon estime et à me faire plus confiance. MIRE m’a appris à mieux gérer mes entrevues d’embauche, à identifier mes points faibles, à les transformer ou à les assumer sans oublier le renforcement et la valorisation de mes qualités. J’ai ainsi appris à me démarquer des autres candidats à un poste d’emploi grâce aux outils que j’ai acquis à MIRE.
Finalement, je peux dire que mon expérience avec le Programme MIRE a parfaitement répondu à mes attentes qui ont été largement comblées. Grâce au support des intervenants qui offrent un bon encadrement quotidien et font preuve d’écoute, j’ai pu me transformer. L’équipe de travail est extraordinaire, les intervenants sont humains et leur niveau d’empathie est adéquat pour n’importe quelle clientèle.
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