Image d'un wax pen de couleur bleu.

01-31-2023

Elle est pratique, inodore, moins coûteuse, facile à obtenir et plus discrète : en quelques années, la cigarette électronique est devenue omniprésente dans la société canadienne et chez les jeunes. Même si elle semble légèrement moins néfaste que le tabac, la cigarette électronique présente pourtant plusieurs dangers connus, ou encore, des dangers mal compris.

La cigarette électronique est un dispositif qui chauffe un réservoir pour créer une vapeur contenant du propylène glycol, à laquelle s'ajoutent des additifs. Cette vapeur est ensuite inhalée. Si le terme « cigarette électronique » désigne en priorité un dispositif de consommation de nicotine, d’autres drogues peuvent également être consommées à l'aide de cet accessoire.

Wax pen, vapotage, dabbing : le « cannabis électronique »

 

Après la cigarette électronique, la technologie a créé de nouvelles manières de consommer du cannabis. Ces nouveaux modes de consommation amplifient les effets néfastes du THC et présentent de nouveaux risques provenant de produits vendus illégalement.

Ces produits visent bien souvent une clientèle adolescente, avec des emballages aux couleurs vives et des parfums de fruits ou de bonbons. Faciles d’utilisation, ces accessoires sont discrets et sans odeur. Ils passent aisément pour des cigarettes électroniques. Certains signes de consommation de drogues chez un adolescent peuvent alors passer inaperçus : l’odeur du cannabis et les objets liés à la consommation tels que les papiers à rouler, les égraineuses, etc. 

Les dispositifs de consommation « électronique » chauffent des extraits concentrés de cannabis plutôt que la fleur pure. Cette drogue est 15 fois plus forte que dans les années 1970. L’emballage indique des taux de THC de 97 % à 99 %. Or, les produits de cannabis de la SQDC à plus de 20 % de THC sont considérés comme étant d’intensité élevée.

« Le THC est le principal composé psychoactif du cannabis. Il produit la plupart des effets psychotropes et physiques recherchés par les consommateurs, dont l’effet d’euphorie, aussi décrit par les termes populaires : être « stone », « high », « gelé » ou « buzzé ». Plus la teneur en THC d'un produit est élevée, plus ses effets risquent d'être fortement ressentis par le consommateur. » [1]

Le nom change selon qu’on parle de concentré sous forme d’huiles (dabbing), de solides (wax, shatter) ou de liquides à la composition incertaine (wax pen).

Bien que le cannabis soit légal au Canada depuis 2018, la wax est illégale puisque sa teneur en THC n’est pas contrôlée. Elle est tout de même vendue sur Internet et il est facile pour les jeunes de s’en procurer.

[1] https://www.sqdc.ca/fr-CA/connaitre-le-cannabis/thc-cbd-cannabinoides

 

Wax pen : un risque plus élevé chez les jeunes

 

Les effets des très fortes doses de THC (jusqu’à 90 % contre 30 % pour la fleur de cannabis) contenues dans les produits de vapotage sont encore peu étudiés chez les jeunes. Cependant, les observations de la société canadienne de pédiatrie indiquent que les effets psychiatriques négatifs du cannabis pourraient être amplifiés avec l’utilisation d’une wax pen comparativement à un joint traditionnel. Les usagers présentent donc des risques accrus de troubles dépressifs, d’anxiété, de trouble bipolaire ou de schizophrénie. La forte concentration peut également entraîner des surdoses et des crises de panique. Une dépendance accrue est plus probable en raison de la facilité d’accès de la wax pen : en effet, les usagers ont leur vapoteuse dans leur poche toute la journée et il est facile de prendre une ou deux bouffées plusieurs fois par jour, en toute discrétion.

Le risque d’accident est aussi plus élevé. Pour le moment, les effets sur les fonctions cognitives et le développement du cerveau de ces fortes concentrations en THC sont peu connus, mais on sait déjà que des doses plus faibles affectent durablement la mémoire, les fonctions cognitives et en fin de compte, les résultats scolaires. On peut donc logiquement penser que ces fortes doses amplifient ces troubles.

 

Vers des modes de consommation électronique d’autres drogues?

 

Après la nicotine et le cannabis-THC, d’autres substances sont vendues sous forme de liquide concentré. Celles-ci peuvent être des dérivés du cannabis autres que le THC, sans effet psychotrope, comme le CBD. Il existe également des produits de type « designers drugs » utilisés pour contourner les lois sur les stupéfiants et « imiter » des drogues de rue (comme les sels de bain). Le plus souvent, la composition de ces mélanges est inconnue, ce qui expose encore une fois l’usager à des surdoses ou à des effets imprévus.

Enfin, des drogues de rue ont été testées dans des cartouches de liquide, y compris le LSD, le DMT (un hallucinogène puissant à l’effet dissociatif), la kétamine et le fentanyl. Le plus souvent, les usagers confectionnent eux-mêmes leurs mélanges en incluant une ou plusieurs drogues dans un liquide. Ceci pose de nouveaux défis en termes de santé publique et de risques de surdose, en plus d’exposer l’usager à des drogues inconnues comportant des risques importants.

 

Précision sur la loi : Sur son site Internet, la SQDC rappelle que tous les produits de vapotage de cannabis vendus au Québec sont de source illégale, avec des qualités non contrôlées qui présentent des risques sanitaires. Ces produits exposent donc leurs usagers à des poursuites criminelles. En Ontario et au Nouveau-Brunswick, la vente de produits de vapotage de cannabis est légale pour les personnes d’âge légal. La Société ontarienne du cannabis et Cannabis NB conseillent aux usagers d’éviter le marché noir.

Si vous avez des questions ou des inquiétudes à propos de vos habitudes de consommation ou celles d’un proche, n’hésitez pas à nous contacter. Nous sommes là pour vous écouter et vous guider.

 


*Crédit photo: https://unsplash.com/photos/PMf9FvSUMQg

 

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