08-02-2018

À l’aube de la quarantaine, Bruno a décidé de mettre toute les chances de son côté en cessant toute consommation d’alcool et de drogues. Il a débuté sa thérapie à Portage il y a 2 mois, alors que sa vie était en jeu. Il a généreusement accepté de partager son vécu afin d’encourager les gens à faire comme lui et à se libérer de leur dépendance. Voici son histoire.

Quand on m’a demandé de partager mon histoire, je n’ai pas hésité à le faire. Honnêtement, je ne sais pas si je peux changer le destin des autres mais si mon histoire aide quelqu’un à éviter d’avoir recours aux drogues et à tout l’univers qui entoure cette spirale infernale alors ce sera mission accomplie pour moi.

Pour ma part, tout a commencé vers la 6ième année du primaire avec le cannabis. J’étais déjà un jeune garçon très turbulent qui aimait défier les règles. Dès ma première année au secondaire, les drogues je trouvais ça intrigant! Déjà, je m’entourais de gens marginaux qui défiaient l’autorité et je me sentais accepté par eux. J’ai adhéré au style punk et à ce qui entoure ce mode de vie. Je ressentais alors une révolte intérieure incroyable. Dès lors, j’ai commencé à consommer toutes sortes de drogues et à contester l’autorité parentale. À 12 ans, je ne respectais pas les heures d’entrée, je manquais volontairement les cours à l’école, je fuguais de la maison à répétition pour aller traîner dans les rues de Montréal.

defier l'autorité

C’est également à cette époque que j’ai découvert la musique et la puissance des paroles anarchistes des groupes punk français. La délinquance faisait désormais partie de ma vie. Je me sentais bien dans là-dedans et j’allais en faire une façon de vivre pendant plusieurs années.

 

Je viens d’une famille de la classe moyenne dont le père est professeur et dont la mère intervient auprès des femmes en difficulté. Malgré tout, mes parents ont rapidement perdu le contrôle de mon éducation et ont décidé de m’imposer un arrêt d’agir. J’avais alors 13 ans, je venais de recevoir une première sentence judiciaire et je prenais le chemin du centre d’accueil où j’allais passer les deux prochaines années. Mais là encore, j’étais content d’avoir cette sentence car je fréquentais plusieurs jeunes qui étaient en centre d’accueil et cela m’intriguait. Encore une fois, je me suis entouré des plus délinquants et j’ai continué à  ignorer les règles. Je revenais de mes sorties avec des drogues que je revendais, je fuguais, je volais des voitures. Pour moi, le centre d’accueil a été une maternelle du crime. Suite à de nombreux délits effectués lors des fugues, on m’a placé en garde fermé à la Cité des prairies. Avec du recul, je peux dire qu’à ce moment je venais d’avancer d’un pas dans l’univers criminel en raison des nombreux contacts que j’ai créés. Plusieurs de ces personnes sont mortes aujourd’hui et honnêtement, ça aurait pu être mon cas.

Je suis très content d’être en vie aujourd’hui et de pouvoir partager mon histoire. Mon cheminement n’est pas de tout repos mais je sens que je vais dans la bonne direction et chaque matin, je trouve les motivations nécessaires pour poursuivre ma route, libéré de ma dépendance.

 

Centre de formation à l’emploi

Portage Québec

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