Addiction estranged him from his family

10-17-2017

L’adolescence est un passage rempli d’embûches pour la plupart des jeunes. C’est une période où ils sont continuellement en quête de leur identité et de ce qu’ils veulent. Il arrive parfois que le chemin emprunté les mène loin de celui qu’ils avaient imaginé ou même commencé à tracer. Pour ces jeunes qui choisissent d’entrer à Portage pour se sortir de la toxicomanie, la ligne d’arrivée peut leur paraître très loin, voire inatteignable. Alors pour la mettre à leur portée, les intervenants de Portage œuvrent à leur faire acquérir 21 compétences qui serviront à leur réadaptation. Chaque jeune, à sa manière, fera de l’ensemble de ces compétences son cheval de bataille pour dépasser ses limites et atteindre ses objectifs.

 

Avant Portage

Alexandre, 17 ans, a tenté plusieurs fois de briser le cycle de la dépendance. «Avant d’arriver à Portage, j’ai fait neuf mois et demi dans un centre jeunesse. Ensuite, j’ai eu plusieurs placements de 2 à 3 mois suivis de quelques sorties à la maison. Rien ne fonctionnait pour moi, c’était échec par-dessus échec. » Les méthodes utilisées varient d’un centre à l’autre. Alexandre est conscient aujourd’hui que celles utilisées ailleurs qu’à Portage ne lui convenaient pas, ou du moins, qu’elles ne l’aidaient pas à enrayer les comportements néfastes qui l’avaient mené à la dérive. «J’ai eu beaucoup de difficultés à travailler sur moi-même dans les centres jeunesse. Lorsque j’étais en centre, je travaillais sur moi-même, je mettais les efforts à la bonne place, mais les mauvaises habitudes refaisaient surface lorsque je mettais les pieds à l’extérieur. »

 

L’arrivée à Portage

«Les jeunes qui sont en centre sont obligés d’y être. Dans le cas d’Alexandre, il est ici de façon volontaire, mais fortement recommandée par la cour », affirme Hakim, intervenant d’Alexandre à Portage. Alexandre ajoute : « J’ai pris la décision de venir à Portage parce qu’elle me paraissait la meilleure option pour moi. Si je ne réussis pas mon programme, je retourne en centre jusqu’à ma majorité. Par contre, si je réussis, je vais pouvoir retourner à la maison et reprendre ma vie. Quand je suis arrivé ici, j’étais toujours couché dans mon lit. Je ne faisais rien. Je me foutais de tout ce qui se passait ici et ailleurs. J’avais toujours en tête que ça finirait comme un échec ».

Pourtant, cinq mois plus tard, Alexandre est toujours à Portage et conscient de tout le chemin parcouru. « Au début, quand je suis arrivé, c’était plus difficile. Je n’étais pas habitué à travailler autant sur moi-même et sur ma façon de penser. La thérapie de Portage travaille beaucoup notre mental. On comprend mieux les conséquences de nos actes. Ici, on comprend que tout ce qu’on fait va avoir des répercussions. »

 

Pendant Portage

Depuis son entrée à Portage, Alexandre a travaillé plusieurs aspects de sa personne. «J’ai travaillé mes comportements envers les autres, mon agressivité et ma façon de penser. J’ai aussi arrêté de me foutre de tout. Quand je faisais quelque chose, je n’étais pas conscient des répercussions que cela allait avoir sur ma vie, mais aussi sur celle de ma famille. Je le faisais sur un coup de tête et je ne réalisais pas qu’il y aurait des conséquences. » Pour la plupart des résidents de Portage, après quelque temps passé entre les murs du centre, un déclic se fait. Une étincelle, celle perdue il y a si longtemps. Alexandre l’a eu lorsqu’il a compris que les conséquences de ses mauvaises décisions seraient plus lourdes parce qu’il approche de la majorité. « Toutes les décisions que je vais prendre vont avoir des répercussions directes sur moi, et elles seront plus graves. »

La famille a aussi été un facteur important dans sa réadaptation.

 

images1NYOIRDN« Je ne veux pas perdre ma famille. C’est ce qui compte le plus pour moi. Si je les perds, je n’ai pu rien. J’ai perdu ma famille pendant que j’étais en centre. Je travaillais sur moi, mais j’échouais toujours lorsque je sortais des centres. La confiance que j’essayais de gagner avec mes parents se détruisait chaque fois que j’avais des sorties. Mes parents s’éloignaient de moi, ce qui me poussait à consommer toujours plus. »

 

Les programmes de Portage misent beaucoup sur la famille et l’environnement du résident. Un noyau familial solide est sans aucun doute un facteur positif dans la réhabilitation du toxicomane. « Maintenant, nous sommes en train de nous rapprocher et je trouve ça le fun parce que ça fait longtemps que je n’ai pas eu de belle relation avec mes parents. Tout ça, c’est grâce à Portage. Si je n’étais pas venu à Portage, je ne pourrais pas vivre ça. » Changer l’environnement d’un jeune en difficulté s’avère, dans certains cas, la meilleure décision. Les différents centres fréquentés par Alexandre ne lui permettaient pas ce changement. « Portage m’a permis de changer plus. D’être près d’où je vivais, c’était nocif pour moi. À chaque fin de semaine, je sortais et je retournais voir mes anciens amis. Portage m’a permis de me concentrer sur moi-même. »

Voir tout changer autour de soi peut certainement donner le vertige. Lorsqu’on se retrouve au pied du mur et que la seule solution pour se sortir de la dépendance est de tout quitter, le choc peut être difficile à encaisser. « Lorsque je vais sortir d’ici, je vais trouver ça difficile. Ce changement qui s’est fait dans ma vie depuis maintenant cinq mois va me permette de me reconstruire, mais ça me fait peur. »

 

Ce que j’ai appris à Portage

La transparence est l’une des 21 compétences que les adolescents de Portage au Lac Écho apprennent. « Je suis capable de dire ce que je pense, je n’ai plus peur de décevoir personne. » Après un peu plus de six mois à être encadrés, structurés et conseillés, les résidents de Portage peuvent compter sur du soutien, même si leur traitement est terminé. « Il y a un suivi une fois par semaine à Montréal pendant six mois. Une fois cette étape franchie, les rencontres sont espacées aux deux semaines et après, les rencontres deviennent mensuelles. »

Les 21 compétences enseignées à Portage favorisent la réussite de tout un chacun. Alexandre a pour sa part travaillé sur la connaissance de soi. « Apprendre à connaître mes valeurs, mes qualités. J’ai appris à me connaître. Portage m’a également beaucoup aidé à avoir une meilleure communication en général avec tout le monde. Avant je ne parlais pas beaucoup et j’avais de la difficulté à dire ce que je pensais.»

 

elephant-687338_960_720« La communauté de Portage est solide. Si la communauté ne va pas bien, ça va avoir des répercussions sur tout le monde. On travaille beaucoup sur nous-même grâce à la communauté. C’est elle qui nous aide à travailler nos mauvaises habitudes. Par exemple, l’agressivité et la gestion de la colère. Seul, on ne pourrait pas mettre autant d’effort. De vivre avec des personnes pendant 6 mois 24 h sur 24 h c’est difficile, mais c’est ce qui nous aide. Les amitiés qu’on se crée ici vont devenir des supports positifs à l’extérieur. »

 

Aujourd’hui, et grâce aux services familiaux de Portage, Alexandre continue de renforcer les liens avec sa famille et de rebâtir la confiance qu’il avait jadis perdue.

 

Annie-Kim Plante

Bloggeuse pour Portage

 

Pour mieux comprendre la dépendance :

Les deux visages de la toxicomanie

Sommes-nous tous égaux devant l’addiction?

One Response to “Le parcours d’Alexandre : comment la toxicomanie l’a éloigné de sa famille”

  1. Gabriel Tremblay

    mon petit fils à fait tout son temps à portage il va très bien maintenant et je suis très heureux pour lui grand merci à Portage pour le travail que vous faite

    Répondre

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