prevention

11-29-2018

Les gouvernements et les organismes font l’objet de pressions pour trouver des solutions efficaces aux problèmes liés à la consommation d’alcool et de drogues. La prévention en est un des facteurs majeur.

 

Obligation de prévention chez les jeunes

La consommation d’alcool et de drogues à un âge précoce est très généralement annonciatrice de problèmes futurs de dépendance aux substances. Dans une vaste enquête menée au États-Unis, on pouvait remarquer que l’âge de la première consommation était un indicateur d’alcoolisme à un âge plus avancé. Quarante pour cent (40%) des personnes qui avaient consommé de l’alcool à l’âge de 14 ans étaient devenues dépendantes à une certaine période de leur vie. Comparativement, environs 10% des personnes qui avaient commencé à boire à l’âge de 20 ans ou plus avaient développé des problèmes de dépendance à l’alcool.[1] Cette étude tend à démontrer qu’une meilleure connaissance chez les jeunes des effets de l’alcool et des drogues sur le cerveau et le corps, pourrait retarder l’âge de la première consommation et donc les problèmes de dépendance.

Si l’âge de la première consommation est déterminant dans les problèmes de dépendance, la prévention doit être adaptée à ce jeune public. Plusieurs principes de base doivent être adoptés pour permettre une bonne approche et une meilleure compréhension des risques.

Bâtir un cadre solide

On ne peut pas définir une seule raison à la consommation d’alcool et de drogues chez les jeunes. En effet, il existe un large spectre de facteurs qui poussent à la consommation comme notamment une forte méconnaissance des méfaits de ces substances, des motifs plus communs comme la volonté de réduire le stress, de calmer des émotions trop fortes mais également pour manifester son indépendance, s’intégrer à un groupe et satisfaire sa curiosité. Lorsque la consommation de substances introduit des problèmes de dépendance on évoque alors des facteurs extérieurs bien plus complexes à identifier mais tout aussi importants comme des problèmes personnels, familiaux, scolaires et sociaux. On estime que les jeunes individus sont, lors du passage à l’adolescence, dans un perpétuel changement (physique et psychologique) et sont donc plus exposés aux facteurs à risques (environnement familiale compliqué, cercles d’amis qui consomment, etc.). Il est alors nécessaire pour les adolescents de pouvoir se reposer sur des individus et des groupes sociaux qui aideront à faire face à cette réalité autrement que par la consommation de drogues.

Par exemple, une étude canadienne menée sur les jeunes dis « marginalisés » (jeunes sans abris consommateurs de drogues) montrait que 60% des filles et 47% des garçons avaient quitté leur foyer pour échapper à des parents abusifs, alcooliques ou toxicomanes.[2]

Ainsi, les programmes de prévention sur la consommation d’alcool et de drogues peuvent être intégrés à un plan plus large de prévention et de promotion sur la santé, le bien être mais aussi au travers de soutien global et de confiance en soi. Enfin, les politiques organisationnelles doivent suivre ce chemin en évitant le plus possible la banalisation et la glorification de la consommation d’alcool et de drogues (hausse des prix, interdiction des publicités, politiques d’âge minimum pour la consommation et la vente d’alcool, etc.).

Responsabilisation

Afin de pouvoir être vraiment efficaces, les programmes de prévention doivent tenir compte des contextes particuliers dans lesquels vivent ces jeunes. Par exemple, si un segment important de la population consomme de l’alcool fréquemment ou de façon excessive, il conviendra d’adopter un programme basé sur les bienfaits associés à la réduction de cette consommation.

Le principe de responsabilisation est un axe clé dans la prévention, il permet de faire passer un message clair grâce à des études et de développer avec ces jeunes des objectifs atteignables sur un moyen et long terme. Dans un premier temps, les jeunes doivent comprendre quels sont les effets de telles substances sur leur organisme et les problèmes qui en découlent afin de pouvoir agir en pleine conscience sur leur consommation. Une fois que l’on a identifié la cible et l’axe de travail, on peut mettre en place un échange actif avec les jeunes au sujet de la consommation d’alcool et/ou de drogues.

Comprendre les jeunes et les faire participer

La perception des jeunes à l’égard de la consommation doit être prise en compte dans l’approche de la prévention. En effet, on sait que bien souvent les adolescents ont une vision biaisée des effets des drogues (lire : effets et méfaits du cannabis, méconnaissance chez les jeunes). Ces derniers s’attardent sur les effets immédiats et non sur le long terme. La consommation occasionnelle est perçue comme socialement glorifiée et les problèmes de dépendance renvoient à la solitude et au mal-être, voire à la dépression.

Les adolescents doivent être compris et se « voir eux-mêmes » au contraire de la vision du groupe social auquel ils pensent appartenir. L’approche communautaire, ou comme chez Portage la communauté thérapeutique, permet aux jeunes de se confronter ensemble à des problématiques communes sur la consommation et ainsi trouver des solutions qui ont du sens pour eux. Le non-jugement est un facteur clé dans l’approche de la prévention et permet de créer un environnement de confiance dans les autres et en soi.

 

 

Pour voir ou télécharger l’infographie:

Infographie prévention consommation drogue et alcool

 

[1] Grant, B.F., et D.A. Dawson. « Age of Onset of Alcohol Use and its Association with DSM-IV Alcohol Abuse and Dependence: Results from the National Longitudinal Alcohol Epidemiological Survey », dans Journal of Substance Abuse, vol. 9.

[2] Caputo, T., R. Weiler et J. Anderson. Étude sur le style de vie de la rue, Santé Canada.

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