Ne plus être une victime
Il n'y a que moi qui suis responsable de mes actions et de mes décisions. Je pourrais blâmer jusqu'à ma mort mes parents, les personnes que j'ai côtoyées, ma santé mentale, mon alcoolisme, mon manque d'éducation, mon manque de discipline ou mon enfance brisée de m’avoir causé mes difficultés... Mais je n’en retirerais rien de positif, que des sentiments de victimisation, de tristesse et d’inutilité.
Comment pourrais-je avoir des attentes face à un monde rempli de violence et d'incohérence? Je crois fermement que la souffrance ne possède pas d’unité de mesure.
Savoir lâcher prise
Il n’est pas évident, je vous l'accorde, d’arriver à garder une barrière émotionnelle contre les situations extérieures à moi et qui, à tout moment, peuvent venir briser ma joie de vivre. Ma sérénité est vite ébranlée lorsque je place ma paix intérieure entre les mains d'une autre personne. N’est-ce pas égoïste et insensé de remettre à autrui la responsabilité de mon bien-être et, de plus, lui en tenir rigueur lorsque mes attentes ne sont pas comblées? Qui d'autre que moi serait mieux placé pour savoir ce dont j'ai besoin? Mon bonheur, c'est à moi seule de le préserver et de ne laisser personne l’anéantir, que ce soit un employeur, un amoureux, un collègue, un ami, la famille ou une situation.
Lorsque je considère qu’environ 2,6 millions de personnes meurent chaque année en raison de maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre et que plus du tiers de la population mondiale n’a pas accès à une toilette, je prends vite conscience que je vis dans le confort et l’abondance. Je suis finalement sensible au fait que j'ai la chance de vivre les déceptions, les mauvaises nouvelles, les deuils, le manque de confiance, dans le confort et la chaleur de mon appartement.
M'entraîner à voir le positif
À chaque jour, je peux me dire: « Si seulement mon matin n'avait pas été si maussade, si j'avais reçu un réponse positive de l'employeur à qui j'ai soigneusement envoyé ma candidature en début de semaine, si ma grand-mère n’était pas décédée en 2002, si je n'avais pas à vivre avec tous ces désordres émotifs et mentaux, si mon amoureux avait été plus affectueux, si je n'habitais pas sur la planète Terre, si…si…, je serais probablement heureuse aujourd'hui. »
Mais je peux aussi prendre le temps de respecter ma routine de vie, mon intégrité, les êtres humains que j'aime ainsi que ceux avec qui j'ai moins d'affinités. Je peux prendre soin de moi et respecter du mieux que je peux mes valeurs, me m’entraîner à voir le positif, à lâcher prise du négatif et, en cas de besoin, à aller chercher de l’aide auprès de ressources facilement accessibles ici, à Montréal. C’est ce que j’ai fait pour ma recherche d’emploi en m’inscrivant au Programme MIRE.
Pour moi, le bonheur est la capacité de ressentir la paix et de rester calme face aux situations difficiles. Aujourd'hui, je suis reconnaissante d'être en bonne santé physique, de pouvoir manger, d'être entourée d'amis et de plein de gens que j'apprécie.
Marie-Ève, Groupe 140 - MIRE
Lire Catherine : heureuse d’avoir fait pleinement confiance à MIRE!
Chamberland, Caroline
Très bon texte