Procrastination

01-22-2018

Nous procrastinons ce qui ne procure pas de satisfaction immédiate

 

La procrastination (du latin pro, qui signifie « en avant » et crastinus qui signifie « du lendemain ») est une tendance à remettre systématiquement au lendemain des actions. Celui qui procrastine ne se sent pas capable d’agir ou n’en a tout simplement pas envie, surtout lorsque cela ne lui procure pas de satisfaction immédiate.

La procrastination est souvent perçue négativement comme étant le résultat de la paresse, d’une mauvaise éthique de travail, d’une incapacité et de l’incompétence. Toutes ces façons péjoratives de percevoir la procrastination nourrient le sentiment de frustration de soi et de honte. Et la honte, selon la chercheure Brené Brown, affecte la partie de nous qui croit pouvoir changer.

procrastination

 

 

La procrastination est un mécanisme d’adaptation qui fait partie de notre survie en tant que mammifère et qui est sensé nous aider à faire face au stress.

 

 

 

La procrastination : un mécanisme d’adaptation au stress

 

Selon Mel Robbins, qui a publié un livre sur la règle des cinq secondes (une nouvelle méthode pour arrêter de procrastiner), la procrastination est un mécanisme d’adaptation qui fait partie de notre survie en tant que mammifère et qui est sensé nous aider à faire face au stress. L’homme de Néandertal se servait du stress comme d’un radar lui permettant de survivre. Par exemple, s’il devait sortir de sa caverne pour aller chasser et se nourrir, mais qu’il s’imaginait que des rapaces étaient en train de faire la même chose à l’extérieur, reporter son expédition afin d’éviter le danger était probablement la meilleure décision pour sa survie.

Donc ce serait vraisemblablement le stress lié à une action que nous voulons éviter lorsque nous procrastinons, et non pas la tâche en elle-même.

 

Je veux arrêter de fumer, mais cela me stresse

 

J’aimerais prendre l’exemple du fait que je suis une fumeuse pour comprendre les mécanismes de la procrastination. Je sais rationnellement que je dois arrêter de fumer. Que de fumer un paquet par jour me dirige sur la voie du cancer des poumons. Un proverbe de Lao Tzu est éloquent à ce sujet : « Si vous ne changez pas de direction, vous allez vous retrouver là où vous vous dirigez ». Alors pourquoi je n’arrête pas de fumer? Tout simplement parce que lorsque je pense à arrêter de fumer, je ressens du stress et de l’inconfort. Je m’imagine perdre quelque chose, ressentir le manque et je veux à tout prix éviter le mal-être. Je prends donc la décision d’arrêter de fumer plus tard (autrement dit je procrastine), et cela en m’allumant une cigarette! Lire 9 façons d’augmenter naturellement sa dopamine… et mieux résister aux drogues et à l’alcool

procrastination

 

 

Lorsque le corps mou du homard grossit, sa carapace devient trop étroite, inconfortable et il se sent sous pression. Il doit donc aller se cacher loin de ses prédateurs, casser sa carapace et en produire une nouvelle. Ainsi, le stimulus qui permet au homard de grandir, c’est le sentiment de stress et d’inconfort.

 

 

Comment le homard utilise son stress et son inconfort

 

Le homard est un animal mou qui vit dans une carapace rigide qui ne peut pas s’agrandir. Alors comment le homard fait-il pour grandir? Lorsque le corps mou du homard grossit, sa carapace devient trop étroite, inconfortable et il se sent sous pression. Il doit donc aller se cacher loin de ses prédateurs, casser sa carapace et en produire une nouvelle. Et éventuellement, lorsque cette carapace devient à son tour inconfortable, il doit recommencer le processus. La première année, le homard peut muer jusqu’à 10 fois! Ainsi, le stimulus qui permet au homard de grandir, c’est le sentiment de stress et d’inconfort.

 

L’inconfort et le stress : moteurs de changement

 

Alors si comme le homard, nous utilisions l’inconfort et le stress comme leviers de changement, au lieu d’en faire une raison valable pour perpétuer un comportement destructeur qui apporte une satisfaction immédiate, nos chances de changer seraient automatiquement augmentées. La prochaine fois que nous ressentons le besoin de procrastiner, pourquoi ne pas penser au homard et nous servir du stress et de l’inconfort pour évoluer?

Décidemment, je n’aurais jamais imaginé qu’un mammifère pouvait être influencé par la sagesse d’un crustacé.

 

Isabelle Fortin

Bloggeuse pour Portage

 

Lire d'autres articles :

La drogue et l’alcool : des pièges sournois

Sommes-nous tous égaux devant l’addiction?

Les deux visages de la toxicomanie

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sign me up for the following newsletters: