Pour bien saisir l'ampleur du problème lié à la légalisation du cannabis, il convient de comprendre ce qui est à la base de tout : l'addiction.

Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, le mot addiction dans la langue française n’est pas un anglicisme. Il provient du latin addictus, « affecté » à tel maître. La personne qui s’adonne à une addiction est asservie, en totale perte de contrôle et de liberté. Elle ne peut plus s’empêcher de perpétuer un comportement indésirable aux conséquences négatives pour elle-même et son entourage, et cela, en toute conscience.

À travers plusieurs articles issus du blogue de Portage, nous essaierons de comprendre l'addiction par le biais d'expériences et de témoignages.

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Les deux visages de la toxicomanie

La compréhension de l'addiction relève de sa propre expérience. Tout au long de ce récit de vie, la toxicomanie et la dépendance sont expliquées comme des faits s'enchaînant les uns après les autres et menant la personne dans une spirale infernale.

J’ai pris les premières doses parce que je voulais vivre, être heureuse et échapper à la douleur mentale. Ce n’est qu’en développant une forte accoutumance que j’ai compris que tout en me soulageant, cette pilule détruisait ma vie. Mais il était déjà trop tard : elle était devenue le centre de ma vie et le seul remède à ma souffrance.

L’expérience du Rat Park : mieux comprendre l’addiction

En menant en 1978 une étude qui prenait en compte l’environnement du sujet étudié, le psychologue canadien Bruce K. Alexander allait révolutionner notre compréhension du phénomène de l’addiction.

Comme l’humain, le rat est de nature sociale et adore le contact et la communication avec ses comparses. Confiné et isolé dans un endroit étroit et contigu où une substance narcotique serait librement fournie, l’humain, comme le rat, n’hésiterait pas à y recourir de façon répétée pour contrer l’ennui, la solitude, l’isolement, bref, des conditions de vie néfastes à son bien-être.

Création sans titre

egaux face à l'addiciton

Sommes-nous tous égaux devant l’addiction?

Faire le mauvais choix de prendre des drogues ne conduit pas forcément à la dépendance, mais la dépendance conduit certainement à faire tous les mauvais choix.

La toxicomanie, j’ai toujours pensé que ça n’arrivait qu’aux autres. Je ne suis devenue toxicomane que sur le tard, vers 35 ans, alors que je n’avais jamais consommé quoi que ce soit, ni alcool, ni drogue. Toutes les substances sans exception m’effrayaient par leur capacité à infliger une perte de contrôle, synonyme d’enfer pour la grande angoissée que j’étais. Comme il était hors de question que j’en consomme, je me croyais à jamais épargnée de l’addiction.