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03-02-2018

Des débuts innocents

J’ai commencé à consommer à l’âge de 12 ou 13 ans, pour calmer toute ma colère et mon sentiment d’injustice par rapport à ce qui se passait dans mon pays, le Maroc. Fumer du cannabis me permettait de me faire des amis et d’être cool. Ma consommation a débuté de façon ponctuelle, une fois par semaine avec des amis plus âgés, et elle est devenue de plus en plus fréquente. Au fur et à mesure que je découvrais mon homosexualité et que je constatais simultanément l’homophobie qui régnait dans ma communauté, le cannabis est devenu rapidement la seule chose qui me rendait «heureuse». C’était mon échappatoire, mon calmant.

Rattrapée par la réalité

Je me suis rendue compte que je ne pouvais plus m’en passer quand j’ai constaté que je préférais me priver de nourriture pour pouvoir me procurer un sac de cannabis. De plus, mon humeur changeait radicalement quand j’en étais privée : je ressentais de réels symptômes de sevrage. Je ne m’étais pas méfiée de cette herbe, et elle avait gagné un véritable contrôle sur ma conscience, mon raisonnement, mon humeur et mon estime personnelle. J’ai compris que j’étais prise au piège (lire La drogue et l’alcool : des pièges sournois), dans un cercle vicieux, mais je n’envisageais pas de solution pour m’en sortir.

 

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Je pense aujourd’hui que le cannabis est un poison qui tue à petit feu. Il a affecté mes neurones, mes poumons (j’avais l’impression d’avoir une bronchite, je toussais, j’avais mal à la gorge, ma respiration était plus courte), sans parler des vomissements qu’il provoquait et des « bad trip »!

 

 

Braver les interdits

Dès mon plus jeune âge, ma mère me disait de ne jamais en prendre. Elle m’avait bien fait comprendre que c’était dangereux. Mais comme je suis du genre à braver les interdits, j’ai rapidement ignoré les précieux conseils maternels.

Une herbe sournoise

Je pense aujourd’hui que le cannabis est un poison qui tue à petit feu. Il a affecté mes neurones, mes poumons (j’avais l’impression d’avoir une bronchite, je toussais, j’avais mal à la gorge, ma respiration était plus courte), sans parler des vomissements qu’il provoquait et des « bad trip »! À l’école, j’avais de plus en plus de difficulté à me concentrer, mes résultats scolaires étaient décevants, je m’isolais graduellement et je m’intéressais aux autres drogues.

Pour moi, c’est une herbe sournoise. Elle a pénétré dans ma vie progressivement, elle s’est transformée en obsession qui me poussait à agir à l’encontre de mes valeurs. J’ai manipulé, volé, menti, et comme je me sentais coupable d’agir ainsi, j’en consommais encore plus pour oublier (lire Les deux visages de la toxicomanie).

Si je pouvais revenir en arrière, je n’y toucherais pas (je l’ai fait pour faire comme tout le monde). On ne se rend compte du danger que lorsqu’on est pris dans son tourbillon. J’aurais dû croire les gens qui m’incitaient à ne jamais y toucher. J’aurais aimé apprécier la vie sans drogue, faire du sport, de la lecture, découvrir le monde. J’ai fumé pendant 14 ans et je déconseille fortement aux jeunes de commencer, car ils ne pourront peut-être plus s’arrêter.

 

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Je suis heureuse d’avoir intégré le programme de Portage, car ça m’a permis de me reconnecter à mes valeurs et à un réseau de soutien, et de rencontrer des gens qui ont vécu la même chose que moi et qui m’aident à ne pas rechuter.

 

 

 

S’en sortir

Je suis heureuse d’avoir intégré le programme de Portage, car ça m’a permis de me reconnecter à mes valeurs et à un réseau de soutien, et de rencontrer des gens qui ont vécu la même chose que moi et qui m’aident à ne pas rechuter. Portage m’a enseigné des outils que j’utilise quotidiennement. J’ai compris que lorsque j’ai un problème, la consommation ne doit plus être une option. Je suis capable aujourd’hui de prendre du recul, d’analyser la situation, de demander de l’aide, de ventiler si nécessaire et de me réaliser dans la sobriété.

 

Hind, résidente aux habitations communautaires de Portage

Visionner son entrevue à LCN pour les 45 ans de Portage

 

Comment le cannabis m’a détruite

 

One Response to “Le cannabis : une herbe sournoise”

  1. Simon

    Bon reportage,
    Notre garcon, 21 ans consome du pot. Nous voulons nous renseignier pour nous aider/éducation, pour nous aider a comprendre puis lui venir en aide, si on le peut.
    Merci
    Simon

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