09-28-2022

« Ça prend du temps avant qu’un parent se rende compte que son enfant a des problèmes de consommation, car on ne sait pas exactement si c’est le cours normal de l’adolescence. Alors, on se questionne : est-ce une mauvaise phase?

J’ai vu apparaître des changements au niveau du comportement de mon fils. Son groupe d’amis s’est mis à changer, je recevais des appels de son directeur d’école. J’ai aussi vu mon fils se renfermer sur lui-même, entrer à la maison et aller directement dans sa chambre. Ça m’a pris du temps à prendre conscience des signes liés à la consommation.

J’ai fait l’appel et j’ai tout de suite été prise en charge : un rappel le lendemain, une rencontre trois jours plus tard, tout a été très rapide. C’est alors le moment fatidique : il faut que ton enfant accepte d’aller en thérapie par lui-même. Sur le coup, tu veux juste que ton enfant entre à Portage ; si vous ne le prenez pas, je ne sais pas ce que je vais faire, je suis au désespoir. J’ai eu la chance d’être prise en charge par Kim. Elle a compris mon fils tout de suite. Ça a été un moment tellement marquant, parce que si Portage n’avait pas été là pour moi, je ne sais pas ce que j’aurais fait. Le mot désespoir prend tout son sens quand ton enfant, que tu es incapable d’aider, risque de devenir un toxicomane sans abri pour le reste de sa vie s’il ne change pas.

Mon fils avait besoin d’aide, mais moi aussi j’avais besoin d’aide. Savoir que mon fils était pris en charge, c’était la première étape. Ça a été un soulagement. Les premières semaines, c’est génial, tu dors enfin, tu arrêtes de te demander où est ton enfant la nuit, tu as confiance qu’il va aller mieux, car tu sais qu’il est entre de bonnes mains. Pour mon fils, ça a été très difficile les premières semaines. Il voulait partir, il me disait qu’il n’était pas comme les autres du programme, qu’il était moins pire et qu’il n’était pas à sa place avec ces « fous ». Ça a pris au moins trois mois avant qu’il prenne pleinement conscience de l’ampleur de ses problèmes de consommation et qu’il comprenne qu’il fallait aller à la source de ses problèmes.

Portage, en plus d’avoir accompagné et outillé mon fils, a été trouver la source des raisons qui l’ont mené à consommer. Il fallait aller au cœur des raisons premières de sa consommation pour réussir à rebâtir la personne qu’il était. Prendre le temps d’aller au fond de ses problèmes émotionnels, c’est ce qui fait que la thérapie fonctionne et que les gens y adhèrent totalement.

Un des points forts de Portage, c’est l’accompagnement des parents. Je pensais être dans l’obligation d’aller chercher une ressource à l’externe, mais Portage offre un soutien complet. J’ai participé à tous les groupes de soutien à l’entourage. Ils ont changé ma vie. Même après la thérapie de mon fils, j’y vais encore une fois par mois parce que ça m’apporte énormément.

C’est une communauté de parents qui est basée sur l’entraide. D’abord, tu ne te sens pas seul en tant que parent, ça fait toute la différence du monde. Ensuite, tu es outillé de manière appropriée. Finalement, ils nous préparent à faire partie intégrante de la thérapie de l’enfant. Notre enfant fait sa thérapie, on doit faire la nôtre aussi. On a tendance à beaucoup blâmer l’enfant, mais qu’on le veuille ou non, le parent fait partie des raisons pour lesquelles l’enfant consomme. Certaines décisions qu’un parent a prises dans la vie de son enfant ont des impacts beaucoup plus grands que ce qu’on aurait pensé. Il faut être prêt à l’accepter, être à l’écoute, être ouvert. Quand on comprend cela, ça nous permet d’avancer.

C’est très difficile, mais une fois qu’on accepte de le faire entièrement, ça permet d’avancer. En tant que parent, il faut accepter nos erreurs, pour rebâtir cette relation-là. La confiance se bâtit à deux. J’ai compris que ce n’était pas juste la thérapie de mon fils, c’est notre thérapie. Parce que cet enfant-là, il revient à la maison après. Ce n’est pas tout beau, tout parfait, on fait comme si rien ne s’était passé. Ce n’est pas du tout ça. Vers la fin de la thérapie résidentielle, il a fallu s’assurer de garder un canal de communication très fort, basé sur l’honnêteté.

Portage, c’est tout ça. C’est l’avant, le pendant, l’après : c’est une thérapie qui est offerte à l’enfant qui souffre de problèmes de consommation de drogue, mais c’est aussi une thérapie qui accompagne les proches, et qui les accompagne bien. Dernièrement, j’ai eu des doutes, j’ai parlé avec mon intervenant en réinsertion sociale. Il a tout de suite répondu à mon appel. L’accompagnement post-thérapie est extrêmement important. Le groupe parent a encore lieu, je peux me connecter quand je le souhaite, n’importe quelle semaine, même si ça fait un mois que je n’ai pas participé, on me reçoit sans problème.

C’est aussi un moyen pour moi de transmettre ce que j’ai appris à d’autres parents qui eux commencent la thérapie. C’est quelque chose de très fort. Les parents qui sont passés par Portage tissent des liens très forts.

Portage a contribué à la personne que je suis maintenant. Ça va même au-delà du service fourni. On sent que pour chaque intervenant, c’est vraiment une vocation le travail qu’ils font, et ça, ça fait toute la différence. Honnêtement, moi je l’ai senti. »

Mira, mère d’un jeune qui a fait le programme pour adolescent au Lac Écho en 2020

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