02-20-2020

Lorsque je repense à ma vie, je revois sans difficulté le moment précis où j’ai touché le fond du gouffre. Et pourtant, nombreux sont les moments où ma dépendance m’a entraîné bien près du fond.

Je me cachais dans les bois après une de mes pires cuites. Je manquais à l’appel depuis 48 heures. Ma famille et mes amis me cherchaient partout et craignaient le pire. De ma cachette, je voyais circuler les véhicules d’urgence. Je me souviens avoir plus d’une fois frôlé la surdose dans ces bois. Je n’avais ni mangé ni bu depuis trois jours. Je consommais beaucoup de cocaïne et je survivais tout juste. Les battements de mon cœur résonnaient dans ma tête et je sentais mon corps défaillir. Je n’avais plus rien – ni drogues, ni argent, ni options. Ne sachant que faire, j’ai fini par sortir des bois pour me diriger vers la maison. Mon beau-père, qui était parti à ma recherche, m’a alors vu et ramené à domicile. Ce n’était pas la première fois. J’étais engagé dans le cercle vicieux de la dépendance depuis six ans et je n’en étais pas à ma première fugue. Mais cette fois-ci, mon beau-père était visiblement alarmé. Nous avions souvent été en désaccord lorsque je grandissais, et là, de le voir si inquiet à mon sujet… C’est à ce moment que j’ai ressenti quelque chose pour la première fois depuis bien longtemps.

De retour à la maison, mon beau-père m’annonça qu’il avait fait quelques recherches et découvert un organisme du nom de Portage. C’était selon lui ma meilleure option, mais il ajouta que si je voulais de l’aide, je devais les appeler moi-même. J’avais 19 ans et j’étais terrifié.

Cet appel a été le premier geste que j’ai posé pour contrer ma dépendance. Le premier geste que j’ai posé pour sauver ma propre vie.

C’était il y a plus de 14 ans. Tout n’a pas été facile depuis, mais en découvrant Portage et son extraordinaire personnel, j’ai découvert une base sur laquelle fonder mon rétablissement. Mon séjour chez Portage m’a aidé à devenir la personne que je suis aujourd’hui.

Ma vie est meilleure que je n’aurais pu l’imaginer. Je suis véritablement heureux – c’est comme gagner la loterie chaque jour. J’ai trouvé l’amour de ma vie, Tara, qui marie à merveille la douceur et la fougue, et qui ne me permet pas trop d’incartades. J’ai d’excellents rapports avec mes deux enfants. Et j’aime beaucoup mon travail.

Ma vie est très différente maintenant et il ne se passe pas un jour sans que je pense avec reconnaissance à Portage et à son personnel. Ils ont travaillé sans relâche pour m’aider, alors qu’ils ne me connaissaient même pas. Ils m’ont redonné ma vie. Sans Portage, je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui. Je ne pourrai jamais leur rendre tout ce qu’ils m’ont donné, mais je partage mon histoire le plus souvent possible afin d’en faire bénéficier d’autres personnes.

Ma pire erreur, c’est d’avoir dissimulé ma dépendance et attendu si longtemps avant de parler à quelqu’un de ce que je vivais. Si vous êtes aux prises avec une dépendance, je vous encourage vivement à en parler à quelqu’un. Et à appeler chez Portage. Vous aurez peut-être un peu peur d’appeler au début, tout comme moi, mais n’oubliez pas que c’est vous qui êtes en contrôle. Vous pouvez appeler simplement pour poser une question ou pour demander de l’aide. Après cet appel (ou ces appels), ce sera à vous de décider de la prochaine étape.

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