Let's Love Ourselves

05-18-2018

s'aimer soi-mêmeInspiré par le discours du grand dictateur rédigé par Charlie Chaplin en 1940, Frank Gjata a écrit le discours suivant en imaginant le message que nous adresserait Charlie Chaplin s’il vivait encore aujourd’hui.

Il y a longtemps que je me suis adressé à vous, très longtemps. C’était une sombre époque. Je vous parlais alors de l’envie qui avait empoisonné l’âme des hommes, barricadé le monde avec la haine et mené à la misère et aux effusions de sang; de la vitesse que nous avions voulu cultiver, mais qui nous avait enfermés en nous-mêmes; d’une machinerie qui promettait l’abondance, mais qui nous laissait dans le besoin.

Alors, comment va la vie aujourd’hui? Est-ce que quelque chose a changé? Je vous le demande. Regardez autour de vous. La violence a-t-elle cessé? La haine est-elle disparue? Le racisme a-t-il été éliminé? Comment réagissez-vous lorsque vous entendez, voyez et ressentez ces choses qui n’ont pas changé. Ressentez-vous de la colère? De la rage? Cherchez-vous quelqu’un sur qui jeter le blâme, quelqu’un à pointer du doigt? (…) Je vous le demande : est-ce que quelque chose a changé?

Je vais vous dire… j’ai changé. Je suis désolé, mais je ne peux plus faire semblant. Je ne peux plus rejeter le blâme sur quelqu’un d’autre. J’ai compris que nous cherchions à commencer à mettre fin à la violence… en procédant en sens inverse. Où est le germe de la violence, cette racine du désespoir? N’est-ce pas quelque chose que nous portons tous en nous? Tous, sans exception? Vous êtes-vous déjà ignoré, rejeté, évité, négligé, repoussé, rabaissé, délaissé, attaqué ou haï? Est-ce que ce ne sont pas là des formes de violence? Est-ce que notre monde extérieur n’est pas le reflet de notre monde intérieur? (…)

Alors, que pouvons-nous faire chacun, vous et moi, pour mettre fin à l’horreur de la violence partout au monde? Pour faire échec à la violence extérieure, il faut faire échec à la violence intérieure. C’est pour cette raison que je suis revenu parmi vous, pour vous parler aujourd’hui, pour vous dire qu’il faut d’abord s’aimer soi-même. C’est là que commence la paix et que cesse la violence. (…)

Croyez-vous que c’est trop simpliste, trop idéaliste? Je vous le demande : y a-t-il parmi vous quelqu’un qui ne porte en lui aucune trace de violence? Quelqu’un chez qui l’amour de soi est total et inconditionnel? (…)

Soyez sans crainte. Si nous puisons à la source profonde de paix et d’amour qui est en chacun de nous, la paix et l’amour ne pourront que jaillir et s’écouler vers notre prochain, vers notre monde, sans effort, parce que la paix et l’amour représentent notre vraie nature. Vous avez en vous tout le pouvoir au monde. Ce pouvoir, nous l’avons tous. Il n’est pas nécessaire de diriger un pays ou d’être un guerrier pour agir. Vous êtes déjà beaucoup plus que cela! (…)

Comme je l’avais dit à l’époque, il est écrit dans le chapitre 17 de l’Évangile selon Saint-Luc : le royaume de Dieu est en l’homme. Pas un seul homme, ni même un groupe d’hommes, mais tous les hommes! Et toutes les femmes! En vous! Vous avez le pouvoir, le pouvoir de créer le bonheur! Vous avez le pouvoir de rendre la vie belle et libre! De faire de la vie une merveilleuse aventure! Le temps est venu de nous rappeler qui nous sommes vraiment! Alors, commençons aujourd’hui en nous aimant nous-mêmes, en étant plus tolérants, plus compréhensifs et plus compatissants. Et nous verrons notre monde changer. Nous n’avons pas besoin de nous battre pour nous unir. Cultivons l’amour et donnons-lui la chance de faire germer les dons qui ont été semés en chacun de nous pour servir notre prochain, pour être partagés et pour être célébrés. C’est la manifestation de nos dons uniques qui nous sauvera, ces dons qui ensemble nous permettront de venir à bout de tous les maux de notre monde. Et nous serons émus aux larmes plutôt que d’être réduits en larmes.

Nous tomberons amoureux du monde entier et le monde entier tombera amoureux de nous.

 

(traduction libre)

 

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