alcool

01-17-2019

Le mois de janvier
est l’occasion depuis plusieurs années de ne pas toucher à l’alcool pour contrer
les abus du temps des fêtes. Le concept du mois sans alcool, appelé Dry January, nous vient du Royaume-Uni
et connaît un succès grandissant avec plusieurs millions d’adeptes notamment
grâce aux réseaux sociaux.

Un mois sans alcool, mais pourquoi?

Plus une goutte d’alcool à partir du moment où vous vous
réveillez de la nuit du nouvel an jusqu’au 1er février. C’est au
départ l’idée d’Emily Robinson, une jeune anglaise, qui a choisi de ne pas
boire d’alcool tout le mois de janvier afin de pouvoir courir son premier demi-marathon.  Fondée en 1984, l’organisation britannique Alcohol Concern commence à promouvoir en
mai 2012 le Dry January, une campagne
nationale au Royaume-Uni visant à inciter les personnes à arrêter de boire
durant un mois pour entrevoir les bienfaits de la sobriété. L’organisme évoque
l’alcool comme une partie intégrante de la vie des citoyens : « Nous
utilisons l’alcool pour chaque fête, pour se sentir en zone de confort, pour se
calmer, etc. C’est très différent des autres drogues car l’alcool est légal,
socialement acceptable et même encouragé! ». Alcohol Concern ne se dit pas anti-alcool mais prône un
changement de relation à l’alcool en étant  plus conscient de ses effets négatifs.

Les bénéfices du Dry January

Nouvelle année, nouveau vous! C’est un peu le concept du Dry January qui est de changer les habitudes
à la fin d’une période remplie de traditions et d’excès… Effectuer le mois
sans alcool permet entre autres d’être en meilleure santé. La première
conséquence (et non la moindre) c’est d’éviter les réveils douloureux après une
fête trop arrosée. Arrêter de boire permet d’améliorer son sommeil, de perdre
du poids et de retrouver une belle peau. Ensuite, c’est une bonne occasion de
sauver de l’argent : en 2014, les Canadiens ont dépensé 20,5 milliards de
dollars en alcool[1]!
Enfin, réussir à arrêter de boire pendant 30 jours procure une sensation
d’accomplissement qui pourra vous encourager à vous questionner sur la
fréquence de votre consommation et ce que cela vous apporte.

La mouvance du non-alcool

L’alcool n’a plus la même aura qu’auparavant chez les jeunes. Autant on remarque chez les jeunes des comportements d’alcoolisation extrême (lire : Binge drinking : la course à l’ivresse), autant la consommation régulière est significativement en baisse dans beaucoup de pays. Ce mouvement de refus de l’alcool provient en partie d’une volonté de se défaire des codes sociaux portés par les parents qui érigeaient la boisson au rang de mode de vie occidental. Pour les jeunes individus, l’alcool est la drogue de leurs parents.

On a observé depuis le début des années 2000 l’émergence de plusieurs
mouvements qui tentent de promouvoir un mode de vie sans alcool. En Australie,
Chris Raine entreprend en 2009 une année sans alcool et se met à écrire des
articles tout au long de son expérience. Il parle alors des défis auxquels il est
confronté comme la pression sociale de sortir et boire. Raine explique alors
dans son blogue, appelée « Hello Sunday Morning », que sa démarche lui
permet de se réveiller le dimanche matin et de profiter de cette journée qu’il
passait à dormir lorsqu’il consommait beaucoup d’alcool. À la suite de son
expérience, Chris Raine s’est rapidement rendu compte que beaucoup de personnes
discutaient avec lui sur la toile et le supportaient dans sa démarche. Il
décida donc de créer une application nommée « Day break » afin de
créer une communauté de personnes qui se supportent dans leur changement de
comportement vis-à-vis de l’alcool.

Laurence Cottet, Française de 57 ans,  a décidé en 2014 de briser le tabou des femmes
aux prises avec une dépendance à l’alcool. À travers son livre « Non, j’ai
arrêté », elle raconte son expérience d’ancienne alcoolique. Elle raconte
sans filtre des épisodes de très forte alcoolisation et la manière dont son
addiction a ruiné sa carrière. Laurence Cottet met aussi des mots sur un
concept social, profondément ancré dans les sociétés occidentales, selon lequel
un homme qui boit beaucoup parait comme viril et fort alors que pour une femme
c’est une honte. L’ancienne femme d’affaires, aujourd’hui reconvertie dans
l’addictologie (terme français pour les études en toxicomanie), s’est dite
« impressionnée » par l’engouement autour du Dry January dans une entrevue donnée au journal Le Parisien.

Ainsi, ce sont plusieurs initiatives qui voient le jour ces
dernières années afin d’aider les personnes à changer leur comportement face à
l’alcool. Le Dry January est un
mouvement devenu viral, qui aide à changer sa relation à l’alcool et permet
d’apprivoiser les bénéfices de la sobriété.  Relèverez-vous le défi?


[1] http://canadiensensante.gc.ca/publications/department-ministere/state-public-health-alcohol-2015-etat-sante-publique-alcool/alt/state-phac-alcohol-2015-etat-aspc-alcool-fra.pdf

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