Terrifiée, mais en sécurité

J’étais adolescente lorsque je suis entrée au Centre pour adolescents anglophones de Portage, dans l’Ouest-de-l’Île, en 2011. J’étais perdue et j’avais désespérément besoin de me rétablir, car la vie que je menais avait brisé mon corps et mon esprit.

Lorsque je suis arrivée au centre, accueillie par le personnel et les résidents, j’étais absolument terrifiée.

Terrifiée, mais en sécurité.

Peu à peu, je me suis ouverte à eux et j’ai guéri les blessures qui me tenaient en otage. L’agitation et la destruction qui avaient marqué mon quotidien pendant mes années de consommation ont commencé à s’estomper. Avec le temps, j’ai délaissé l’image que je m’étais façonnée et je me suis permis de réellement vivre mes émotions plutôt que de les dissimuler ou de les masquer sous l’effet des substances. Je n’avais plus peur de poursuivre mes rêves ou d’exprimer la joie que m’inspiraient les petits plaisirs de la vie. Comme les trèfles à quatre feuilles et le chant des oiseaux. En fait, toutes les belles choses auxquelles j’avais tourné le dos lorsque je consommais.

Je suis devenue la femme que je suis aujourd’hui grâce aux conseils que j’ai reçus et aux outils que j’ai acquis au cours de ma thérapie. Avec l’aide de Portage, je ne suis pas devenue une nouvelle personne, je suis devenue moi-même.

Je vois désormais la beauté de la vie, et ça, je le dois à Portage, ainsi qu’aux gens extraordinaires qui m’ont soutenue et qui m’ont permis de vraiment devenir qui je suis, dans l’environnement sécuritaire de Portage.

Après avoir quitté Portage, j’ai terminé mon cours d’infirmière et j’ai travaillé plusieurs années en milieu hospitalier avant de découvrir ma passion comme infirmière spécialisée dans le domaine des troubles de consommation. Je travaille maintenant comme infirmière chez Portage et pour diverses ressources communautaires, et j’espère partager les outils que j’ai acquis au fil des ans afin d’aider d’autres personnes à se trouver et à guérir.

Maegan, Centre pour adolescents anglophones, Montréal, 2011