10-07-2019

Lionel
Carmant, Ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, a annoncé lundi
16 septembre 2019, la mise en place d’un fond d’investissement afin
d’introduire des intervenants en
dépendance dans toutes les écoles secondaires de la province québécoise.

Un
mouvement salué

C’est
un mouvement que l’on attendait et qui se traduit, sans doute, de l’urgence de
la situation des jeunes présentant
un problème de dépendance. En effet, le lundi 16 septembre, le Ministre Carmant
a annoncé investir 7,5 millions de dollars dans la présence d’intervenants en
dépendances à raison de 18 heures minimum par semaine au sein des écoles
secondaires du Québec. Ainsi, ces intervenants pouvant être soit des
travailleurs sociaux, soit des éducateurs spécialisés devront exercer un rôle
de prévention en matière d’usage de drogues mais aussi repérer d’éventuels signes
de consommation chez les jeunes élèves.

Lionel
Carmant, s’il est aujourd’hui député sous la bannière Coalition avenir Québec
(CAQ), est un ancien médecin neurologue et chercheur en neuroscience habitué
aux questions de santé des concitoyens. Il indiquait que ces intervenants
auraient pour rôle « de repérer tous les
adolescents qui sont à risque de développer une dépendance, pour leur offrir un
accompagnement personnalisé, les référer au système de santé ou les envoyer en
maison de thérapie, au besoin. »

Ce dernier expliquait que cette mesure n’entre pas dans le farouche combat que son gouvernement livre afin de faire accepter le projet de Loi 2 sur le passage de l’âge légal pour acheter du cannabis de 18 à 21 ans. Une mesure phare qui, bien que souvent décriée par les défenseurs de légalisation, est saluée par les professionnels de la santé et les organismes qui travaillent tous les jours pour aider les jeunes en situation de dépendance face à l’alcool et aux drogues. En effet, repousser l’âge légal pour acheter et consommer du cannabis n’empêchera surement pas les jeunes québécois d’essayer des drogues, mais cela envoie néanmoins un message fort à la population en montrant que le cannabis est une drogue qui a des effets extrêmement néfastes sur le développement du cerveau.

Une
chance d’atteindre les jeunes en difficultés?

La
propension de jeunes qui consomment est particulièrement mise de l’avant par
les organismes communautaires qui doivent gérer, chaque jour, les ravages de
cette substance sur leur vie et leur avenir. La légalisation du cannabis survenue
il y a maintenant un an a permis, entre autres choses, de mettre en lumière le
problème de prise en charge des personnes dépendantes à travers le pays.

En
mai dernier, Guylaine Ouimette, présidente de l’Ordre des travailleurs sociaux
et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ), tirait la
sonnette d’alarme quant à la précarité des travailleurs sociaux dans la
province francophone. Lors d’une conférence de presse, Mme Ouimette avait
épinglé le gouvernement Legault sur la surcharge de travail des travailleurs sociaux
notamment pour la protection de la jeunesse : « On a parfois l’impression,
dans le contexte de surcharge, de pénurie [et] de coupes budgétaires, que les
dossiers sont gérés pour éviter de donner des services ».

Dans
ce contexte, il semblerait que le gouvernement de la CAQ ait entendu ces
paroles et réagi rapidement. Une mesure qui mérite d’être saluée lorsque l’on
sait qu’en 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait clairement
signifié que l’accès aux services sociaux et la détection précoce de problèmes
chez les jeunes (violence, toxicomanie, santé mentale) était un puissant
déterminant de la santé globale de la population.

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