Communauté thérapeutique en ligne: réadaptation à distance

La pandémie de Coronavirus (COVID-19) touche le monde depuis plusieurs mois et son impact est énorme à de multiples niveaux. Entre les mesures de confinements, les mises en quarantaines et la peur de la transmission du virus, les organismes communautaires sont durement touchés. Portage, qui vient en aide aux personnes dépendantes, a du s’adapter pour continuer à offrir des services à la population tout en assurant la sécurité de tout le monde.

Le Coronavirus est partout. Dans les médias, sur les réseaux sociaux, sujet dans chaque conversation, la propagation du virus est une source d’anxiété importante pour beaucoup, et il y a de quoi. En effet, le virus se transmet très rapidement dans des milieux communautaires et le seul moyen trouvé à présent pour limiter l’épidémie est de pratiquer une distanciation sociale certaine. C’est dans cette optique que les gouvernements du monde entier ont décidé les uns après les autres d’instaurer la fermeture des commerces non essentiels, l’annulation des événements et l’isolement volontaire de la population. Les organismes communautaires comme Portage sont très touchés par cette crise car ils reposent essentiellement sur l’entraide, la générosité et les échanges entre les personnes. Portage et son modèle de communauté thérapeutique se voient mis à mal par la crise.

Comment aider les personnes qui le nécessitent sans les voir? Voilà un défi que les équipes de Portage n’ont pas tardé à relever! En effet, si les activités au sein des centres résidentiels ont été adaptés pour palier à l’absence de l’école intégrée, il fallait trouver un moyen de continuer à animer ce qui représente une partie essentielle du processus de réadaptation: le suivi postcure. Toutes les personnes qui terminent leur thérapie à Portage se voient offrir deux ans de suivi avec des rencontres de groupe régulières afin de maintenir un style de vie positif. Cette phase, appelée postcure, est essentielle pour garder la dynamique et la sobriété mis en place lors de la thérapie. Suite au durcissement de la crise du COVID-19, il a été décidé de mettre en place ces rencontres de manière virtuelle. Les intervenants animent ces groupes via la plateforme Zoom et ainsi gardent le contact avec les anciens résidents. La perte des repères sociaux comme la fermeture des écoles, les commerces qui ferment et l’impossibilité de voir certains proches, il était primordial pour Portage d’agir afin de rester une ressource valide d’écoute et d’aide pour les personnes en réinsertion sociale. Cette nouvelle approche a été très appréciée de la part des usagers qui ont pour beaucoup exprimé leur gratitude quant au maintien des services. La communauté thérapeutique en ligne permet à toutes ces personnes de partager leurs doutes et leurs ressentis dans leur combat face à la dépendance. La communauté est un soutien de poids dans ce combat et elle est désormais disponible en un clic. Portage, fidèle à ses principes, maintient son crédo « Toi seul peux le faire, mais tu ne peux le faire tout seul. ».

Portage prend en charge une clientèle particulièrement à risque au sein de ses différents programmes. Entre les problèmes financiers, les situations familiales compliquées et l’itinérance, ces personnes ne doivent pas être laissés pour compte. Les centres de jours qui accueillent, tous les jours de nouveaux usagers, ont dû s’adapter face à la pandémie. Ainsi, toutes les pré-admissions, les groupes de postcure et les groupes de parole pour l’entourage sont à présent faits en vidéoconférence. Un bien bel exemple d’adaptation face à la crise.

Partout dans le monde on souligne et applaudie le dévouement du personnel soignant. Tous ces professionnels de santé, médecins, infirmières, aides soignants et intervenants sont trop souvent dans l’ombre. Pourtant ces personnes représentent le rempart entre nous et la maladie, quelle qu’elle soit. La pandémie que nous vivons actuellement est un défi commun qui s’offre à nous et chacun à une part importante à jouer. Néanmoins, la mission de Portage ne s’arrête pas face à la menace du COVID-19 . La toxicomanie ne s’arrêtera pas grâce aux mesures de confinements. Les intervenants seront tous les jours aux côtés des personnes dépendantes; pour ne pas en faire les grands oubliés de la crise.