Le 11 mars 2018, cela faisait une semaine que mon ex-copain était entré en prison. J’avais peur de manquer de substance pour consommer et comme il me protégeait, je me sentais en danger et seule.
J’ai senti les symptômes de sevrage arriver et je n’avais plus de substance pour consommer. Je suis entrée en contact avec un utilisateur de drogue injectable pour gérer mes symptômes. Je me sentais perdue et paniquée. J’avais déjà laissé tomber ma famille et mes amis les plus proches. Je ne voulais pas que l’on me voie ainsi, dans ce bas fond. Seule avec ma peur, je me suis injectée une trop grande quantité de benzodiazépine et je suis allée rejoindre des amis négatifs. Lorsqu’ils se sont aperçus que je perdais l’équilibre et que je vomissais, ils m’ont abandonnée sur la rue. Cet après-midi-là, j’ai fait un arrêt cardiaque. Le seul souvenir que j’ai est d’avoir vue ma poitrine bleue, mais je ne savais pas à ce moment-là que c’était le résultat des électrochocs.
La semaine suivante, j’ai cessé les injections, mais j’ai continué à consommer et à fuguer. Lorsque les policiers m’ont retrouvée, ils m’ont amenée à l’hôpital. J’ai vécu mon premier sevrage, une des plus difficiles étapes de ma vie. Mais c’est à ce moment que j’ai pu reconnecter avec mes propres sens. J’ai ressentie mon corps que j’avais inconsciemment perdu depuis longtemps.
J’en suis venue à l’évidence que j’avais besoin d’aide. Étant donné que j’étais encore en vie et que j’ai pu ressentir le soutien de ma famille et leur amour, j’ai enfin demandé d’aller à Portage. Ma conscience était réellement revenue.
Le 3 avril 2018, moins d’un mois après ma surdose, on m’a accueillie à Portage. Je quitterai à la fin du mois de septembre avec des valeurs, des compétences et un coffre à outils. Ce que je retiens après tout, c’est qu’il n’y a pas d’échec mais toujours une leçon.
Angie, résidente de Portage Saint-Malachie
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