03-15-2019

Nous avons interrogé Kathie Rodger, directrice du centre pour adolescents de Portage Atlantique, pour en savoir plus sur son parcours professionnel et son rôle dans notre organisation.

Q : Bonjour Kathie, peux-tu nous dire comment tu as débuté ta carrière?

Bien sûr! Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire quand j'étais plus jeune. Je rêvais de devenir une harpiste professionnelle, sans savoir jouer de l’instrument, et j’ai pensé aller étudier en infirmerie. Je savais que je voulais aider les gens. J'ai finalement choisi d’étudier en sociologie / criminologie à l'université et, après avoir obtenu mon diplôme, je suis devenue agente de correction pour le ministère de la Sécurité publique du Nouveau-Brunswick.

Q : As-tu aimé ton premier emploi?

Je surveillais des femmes dans un établissement d’incarcération, alors je me sentais limitée dans ce que je pouvais faire pour aider. Après deux ans en tant qu'agente de correction, je suis devenue agente de probation, ce qui m'a permis de travailler avec une clientèle plus diversifiée d’hommes, de femmes et d’adolescents. C’était une période intéressante pour travailler avec de jeunes contrevenants : avant 1984, un adolescent de 16 ans était considéré comme un adulte et puni en conséquence. Avec la Loi sur les jeunes contrevenants (1984-2003) et la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (depuis 2003), la justice canadienne s’est améliorée pour les adolescents. À partir de ce moment-là, les jeunes contrevenants sont devenus des adolescents de moins de 18 ans. Le but des modifications de la loi était de traiter la cause qui les avait fait commettre un crime, et non de les punir comme des adultes. Ainsi, lorsque Portage a ouvert un centre à Cassidy Lake en 1996, j'ai commencé à y référer de jeunes aux prises avec des problèmes de toxicomanie. Le résultat était incroyable : ces jeunes réussissaient à changer et adopter un style de vie positif.

Q : Comment as-tu commencé à travailler pour Portage?

Après une carrière de plus de 35 ans au ministère de la Sécurité publique, en tant que conseillère principale en politiques et programmes (Services à la jeunesse) pendant les quinze dernières années, j'ai décidé de prendre ma retraite. Comme je vivais près du centre de Portage, et que je croyais en ses valeurs et en son approche thérapeutique, j'ai commencé à y travailler 3 jours par semaine pour le programme de suivi postcure. Après six mois, le directeur du centre est parti en congé de maladie et je suis devenue la nouvelle directrice. En tant que conseillère principale en politiques et programmes pour les services à la jeunesse, j’étais habituée de planifier, rechercher, développer, mettre en œuvre, surveiller et évaluer une gamme de programmes et de services communautaires destinés aux adolescents. Je devais également m’assurer de la liaison avec les agences gouvernementales, les services aux entreprises, les autres départements du gouvernement, les Premières Nations et les partenaires externes, afin de veiller à ce que le ministère de la Sécurité publique atteigne ses objectifs stratégiques. J’ai été heureuse d’apporter mon expertise à Portage et cela fait maintenant 5 ans que j’y travaille.

Q : Quelles sont les responsabilités d'une directrice chez Portage?

La directrice doit s’assurer du bon fonctionnement des ressources humaines, du budget et des échéanciers, en plus d’effectuer certaines tâches administratives et de superviser les opérations, mais elle doit surtout être un leader et un modèle qui représente les valeurs de l’organisation. Portage est unique en raison de son approche de traitement : la communauté thérapeutique. Il s’agit d’une approche participative, de soutien, axée sur le groupe, dans laquelle les résidents partagent leur quotidien avec un groupe de personnes qui traversent des difficultés similaires, s’aident mutuellement à reconnaître les causes premières de leur problème de toxicomanie et cibler des solutions afin d’y faire face. En tant que directrice du centre, je fais donc partie de la communauté thérapeutique de Portage (lire Intervenante à Portage : appartenir à une communauté thérapeutique).

Portage Atlantique

Portage Atlantique, Cassidy Lake, Nouveau-Brunswick.

Q : Quoi d'autre est unique à Portage?

Depuis 1996, c’est le seul centre bilingue au Nouveau-Brunswick qui aide les adolescents âgés de 14 à 21 ans à surmonter leur problème de toxicomanie tout en poursuivant leur programme de scolarité obligatoire. Le centre est situé à Cassidy Lake sur un site magnifique et pittoresque qui permet aux résidents de se concentrer sur leur bien-être. Nous venons tout juste d'inaugurer notre nouveau gymnase, le centre de conditionnement Lewis, et nous offrons également un environnement sécuritaire, exempt de tout jugement et favorable aux jeunes transgenres.

Centre de conditionnement Lewis

Centre de conditionnement Lewis

Q : Et enfin, comment décrirais-tu tes interactions avec les résidents?

Je les vois tous les jours et lorsque le temps me le permet, je participe aux réunions de groupe. J’essaie d’être un mentor empathique qui donne l'exemple et applique les 21 compétences du programme. Je travaille également avec des membres du personnel dont certains sont d'anciens résidents qui ont terminé le programme avec succès et sont devenus intervenants (lire De fumeur de pot à allumeur de réverbères). Je suis émerveillée par les transformations et la croissance personnelle dont je suis témoin à Portage. J'ai toujours voulu être un acteur de changement et je crois avoir réussi cet objectif en consacrant ma carrière à aider les adolescents à réaliser leur plein potentiel.

Kathie Rodger, Directrice du centre pour adolescents de Portage Atlantique.

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